Un trafic de tortues démantelé dans le cadre d’une opération de surveillance maritime

Mis à jour le 15/12/2021

Le 7 décembre 2021, une opération réalisée sous l’autorité du Haut-commissaire de la République, M. Dominique SORAIN, représentant de l’État en mer, en lien avec le procureur de la République, M.Hervé LEROY, et coordonnée par le contre-amiral Jean-Mathieu REY, commandant des zones maritimes d’Asie-Pacifique et de Polynésie française, a permis le démantèlement d’un trafic de tortues marines à proximité de Motu One, à 300 kilomètres à l’ouest de Bora Bora.

La réussite de cette opération résulte de l’articulation des moyens matériels et humains des services de l'État chargés de l’action de l'État en mer, dont en particulier un Falcon 200 de la Marine nationale, la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Bora Bora, et les opérateurs du centre maritime commun de Polynésie française.

Au cours d’un vol de surveillance maritime au-dessus des îles Sous-le-Vent, l’équipage de l’aéronef Falcon Gardian de la flottille 25F de la Marine nationale, a identifié un poti-marara à proximité de Motu One, à bord duquel trois hommes tentaient de dissimuler cinq tortues sous des bâches. 

Après avoir récupéré les informations sur le propriétaire de l’embarcation auprès de la Direction polynésienne des affaires maritimes, le centre maritime commun a informé le procureur de la République près le tribunal de première instance de Papeete.

Ce dernier a fait diligenter par la Compagnie des Archipels de la Gendarmerie nationale, une enquête judiciaire flagrante au vu des photos et éléments d’information recueillis par l’aéronef.

Un dispositif de surveillance et de contrôle a été mis en place par les militaires de la Gendarmerie ; il a permis de localiser et d’interpeller les trois pêcheurs à Bora Bora.

Les investigations ont établi les faits de braconnage d’espèces protégées.

Les mis en cause ont été placés en garde à vue et ont reconnu leur participation aux faits.

À l’issue de l’enquête, ils ont été poursuivis des chefs de capture et détention d’espèces protégées.

Ils comparaitront devant le tribunal correctionnel de Papeete en audience foraine à Bora Bora, au début de l’année 2022. 

Il appartiendra à la juridiction de déclarer s’ils sont ou non coupables des faits reprochés.

Les auteurs de ces infractions encourent des peines pouvant aller jusqu’à 980 000 XPF d’amende et un an de prison. L’embarcation, d’une valeur à neuf estimée à 5 millions XPF, ainsi que le matériel, dont un moteur de 225 CV, peuvent également faire l’objet d’une confiscation.

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française et le procureur de la République rappellent que les tortues marines sont classées parmi les espèces menacées d'extinction par la convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages.

La capture et la détention de ces espèces protégées constituent des délits prévus et réprimés par par le code des douanes et par le code de l’environnement de Polynésie française. 

En outre, les atolls de Bellingshausen (Motu One) et de Scilly sont classés, depuis 1992, réserve territoriale au sein de laquelle sont prohibées toutes activités préjudiciables à la protection des ressources naturelles et notamment les activités de pêche et de collecte.

Depuis trois ans à cette période de l’année, les opérations de lutte contre le trafic de tortues par voie maritime, dans le secteur des îles Sous-le-Vent, donnent lieu à des arrestations de trafiquants qui font l’objet de poursuites pénales.