Les forces armées en Polynésie française

Commandant la zone Asie-Pacifique (ALPACI) et les forces armées en Polynésie : Contre-Amiral Geoffroy D’ANDIGNÉ

Tahiti : Principales implantations militaires

La partie nord de l’île de Tahiti concentre l'essentiel des implantations militaires, dont le Commandement supérieur des Forces armées en Polynésie française, l'état-major interarmées, les directions et les trois composantes d’armées (terrestres, maritimes et aériennes). Le champ de tir du Faaone et le dépôt de munitions de Papeari sont plus au sud.

En dehors de l’île de Tahiti, les forces armées en Polynésie française sont responsable de la surveillance des atolls de Moruroa et de Fangataufa. Par ailleurs, le RSMA dispose de trois compagnies de formation professionnelle réparties à Hiva Oa aux Marquises, à Tubuai aux Australes et à Hao dans les Tuamotu.

Rappel historique

La présence militaire française en Polynésie augmente à partir de 1963, avec la décision du gouvernement de déplacer sur des atolls des Tuamotu les expérimentations nucléaires jusque-là menées dans le Sahara.

Les essais se déroulent en atmosphère à Moruroa et à Fangataufa de 1966 à 1974, puis sur les mêmes sites mais en milieu souterrain à partir de 1975, sans interruption jusqu’à la suspension décidée en avril 1992 par François Mitterrand alors président de la République. Après une dernière série de six essais ordonnée par le président Jacques Chirac entre le 5 septembre 1995 et le 27 janvier 1996, l’arrêt des expérimentations nucléaires est décidé. Les sites sont alors complètement démantelés.

Toutefois, un détachement de surveillance est mis en place sur l’atoll de Moruroa. Cette mission de surveillance est d’abord confiée au 5e Régiment étranger (RE) de juillet 1998 à janvier 2000.

Depuis cette date, elle est assurée par le Régiment d’infanterie marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P). Avec la dissolution du 5e RE et la fermeture de la base «Centre d’expérimentations du Pacifique» (CEP), située sur l’atoll de Hao, en juin 2000 (actuellement en cours de réhabilitation), l’épopée du nucléaire français dans le Pacifique s’est achevée. Aujourd’hui, le format s’adapte au contexte pour remplir les missions de souveraineté, de protection, d’assistance, et également de la présence française dans le Pacifique.

Le commandement de la zone asie-pacifique (ALPACI) et des forces armées en Polynésie française (comsup fapf)

Le commandement de la zone Asie-Pacifique et des forces armées en Polynésie française, situé caserne lieutenant-colonel Félix Broche à Arue, dirige les formations militaires stationnées en Polynésie française, issues des trois armées, ainsi que des directions et des services du ministère des armées. Il comporte l’état-major interarmées (EMIA) qui planifie et conduit les opérations à partir du centre opérationnel de Tahiti (COT).

Placé sous les ordre d’un officier général de la marine nationale, du grade de contre-amiral, ce commandement assure la réalisation des missions de protection de la Polynésie et des Polynésiens et de défense des intérêts de la France en Asie-Pacifique.

L’Amiral COMSUP est également commandant des zones maritimes (CZM) d’Asie-Pacifique et de Polynésie française commandant de la base de défense de Polynésie française (COMBdD) et commandant du centre d’expérimentations du Pacifique (COMCEP).

Pour exercer ses fonctions, l’amiral est secondé par deux adjoints directs :

¬ l’adjoint interarmées (AIA), officier supérieur (colonel) de l’armée de l’air ;

¬ le chef d’état-major interarmées (CEMIA), officier supérieur (colonel) de l’armée de terre.

En outre, l’amiral s’appuie sur la direction du commissariat d’outre-mer et du groupement de soutien de la base de défense de Polynésie française (DICOM - GSBdD), la direction de l’infrastructure de la défense (DID), la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI), et la direction interarmées du service de santé des armées (DIASS).

Les missions des forces de souveraineté et de présence

 Elles consistent pour l’essentiel :

  • à protéger les intérêts français au premier rang desquels la Polynésie et les Polynésiens et à affirmer la présence de la France dans le Pacifique ;
  • à garantir la souveraineté française sur les 5.300.000 km2 de la zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française et ses cinq archipels et de celle de Clipperton;
  • à soutenir, sur demande du Haut-Commissaire, le Pays dans l’exercice de ses compétences dans toute la ZEE de Polynésie ;
  • à assurer des missions de service public, notamment la police des pêches, le secours aux populations et aux naufragés, ou encore la lutte contre les pollutions marines ou le narcotrafic. L’amiral est conseiller du Haut-Commissaire, qui est délégué du gouvernement pour l’action de l’état en mer;
  • à assurer la surveillance radiologique, biologique, et géomécanique des anciens sites d’expérimentation et à en contrôler l’accès.

Le commandement des moyens des forces de souveraineté et de présence

Pour remplir ses missions, l’amiral dispose d’un état-major interarmées, implanté sur la caserne lieutenant-colonel Félix Broche à Arue, qui planifie et conduit les missions des différentes composantes, terrestres, maritimes et aériennes, auxquelles peuvent s’adjoindre, dans certaines circonstances, le personnel militaire du RSMA-PF (catastrophes naturelles en particulier) ou de la gendarmerie nationale (missions de défense opérationnelle du territoire).

La composante terrestre

La composante terrestre est constituée par le Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P), stationné au quartier Lieutenant-colonel Broche à Arue. Le RIMaP-P intervient notamment pour des missions de :

  • protection des emprises militaires;
  • intervention au profit des populations à la suite de catastrophes naturelles ;
  • présence dans les îles et atolls de Polynésie (souveraineté – missions d’assistance aux populations Taamuraa), au cours desquelles il met à jour les fiches atoll, et réalise des chantiers d’utilité publique avec les mairies;
  • surveillance et entretien du site de Moruroa;
  • coopération et échanges avec les armées étrangères dont l’US Army et l’USMC à Hawaii, mais également avec les pays insulaires voisins, comme les îles Cook, au travers de missions d’instruction opérationnelles.

Le RIMaP-P est composé d’une compagnie de commandement et de logistique, de deux compagnies en mission de courte durée venant de métropole (MCD - 4 mois) et d’une compagnie de réserve opérationnelle (composée de Polynésiens).

La composante maritime

La composante maritime, stationnée sur la base navale de Fare Ute à Papeete, s’articule essentiellement autour de bâtiments de différents types :

  • frégate de surveillance Prairial(avec hélicoptère Dauphin) ;
  • bâtiment de soutien et d’assistance outremer Bougainville (à double équipage) ;
  • patrouilleur Arago ;
  • remorqueurs portuaires côtiers Manini et Maroa ;
  • patrouilleur de gendarmerie maritime Jasmin.

La composante aérienne

La composante aérienne comprend des unités de l’armée de l’air et de l'espace de la Marine nationale, regroupées au sein du Groupement aéronautique militaire (GAM) de Faa’a, placé sous l’autorité d’un officier supérieur de la marine nationale, dénommé COMGAM.

Les moyens de l’armée de l’air sont rassemblés au sein du détachement Air 190 (DA 190) qui comporte deux unités :

  • l’escadron de transport 82 «Maine», équipé de deux avions tactiques CN235-200 CASA ;
  • l’escale aérienne militaire, qui assure le traitement des passagers et de tout le transport logistique, ainsi que l’accueil et la manœuvre des aéronefs militaires extérieurs (français ou étranger).

Les moyens de la force d’aéronautique navale :

  • la flottille 25F, dont le commandement est implanté au sein du groupement aéronautique militaire de Faa’a, dispose de cinq avions de surveillance maritime Falcon 200 Gardian, dont deux sont détachés à La Tontouta en Nouvelle-Calédonie ;
  • un détachement de la flottille 35F, qui met en œuvre deux hélicoptères Dauphin N3+, dits «interministériels» en raison du partage des missions ;
  • un détachement de la flottille 34F, dont l’hélicoptère Dauphin est embarqué sur la frégate de surveillance Prairial.

Les directions et les services

Les directions ont pour mission d’assurer le soutien des Forces armées en Polynésie française dans tous ses aspects.

Il y a 4 directions en Polynésie française :

  • DICOM-GSBdD (soutien de l’homme, administration, hébergement, matériels…) ;
  • DID (infrastructure, CRSD) ;
  • DIRISI (transmissions, systèmes d’information, informatique) ;
  • DIASS (soutien sanitaire, santé).

Ces directions sont complétées par différents services ou unités spécifiques, comme le CIRFA (Centre d’information et de recrutement des Forces armées), le CSNJ (Centre du service national), le CASOM (service social), DLSEO (énergies), ou encore le SHOM (service hydrographique de la Marine).

Unité militaire ne dépendant pas des Forces armées en Polynésie française : le régiment du service militaire adapté

Le RSMA-PF, qui dépend du ministère des outre-mer, est encadré par des militaires d’active détachés pour cette mission. Il a vu le jour en Polynésie française en 1989. Son état-major se situe sur la commune d’Arue à Tahiti, colocalisé avec le RIMaP-P et l’état-major de l’amiral.

Il comprend aujourd’hui quatre compagnies de formation professionnelle (Arue (Tahiti), Hiva Oa (Marquises), et Tubuai (Australes) et Hao (Tuamotu), ainsi qu’un état-major à Arue.

Il propose aux jeunes volontaires polynésiens sans formation, diverses filières de formation professionnelle pour les aider à trouver un emploi en entreprise et à s’insérer dans leur île.

Informations complémentaires

Coordonnées

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BP 9420 - 98715 Papeete-CMP

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