Vœux aux Corps Constitués

Mis à jour le 17/01/2023

Monsieur le président de l’Assemblée de Polynésie française ainsi que les membres et l’assemblée,

Monsieur  le Vice-Président de la Polynésie française,

Mesdames, messieurs les ministres du gouvernement de la Polynésie française,

Amiral commandant les forces armées de Polynésie française,

Monsieur le membre du conseil économique, social et environnemental,

Monsieur le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française,

Monsieur le premier président de la cour d’appel et monsieur le procureur général près de la cour d’appel

Monsieur le président du tribunal administratif, madame la présidente du tribunal de première instance, monsieur le procureur de la République, monsieur le président de la chambre territoriale des comptes,

Monsieur le directeur des finances publiques,

Mesdames et messieurs les maires de Polynésie française,

Mesdames et messieurs des organismes consulaires,

Mesdames et messieurs des conseils des ordres professionnels,

Mesdames et messieurs les représentants des confessions religieuses,

Mesdames et messieurs du monde économique,

Mesdames et messieurs,

Aujourd’hui, j’ai souhaité renouer avec un rite républicain abandonné depuis 2001 à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et c’est un grand plaisir de vous accueillir pour vous présenter mes vœux les plus chaleureux pour l'année 2023.

Je vous souhaite de belles rencontres, la réussite dans vos entreprises, la joie dans vos vies personnelles, la santé sans laquelle rien n'est possible.

A l'instar d'Antoine de Saint Exupéry, je vous exhorte à faire en sorte que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.

 

Dans quelques jours, cela fera quatre mois que je suis revenu au Fenua. Quatre mois de rencontres sur le terrain. Vos visages me sont désormais encore plus familiers. Ils évoquent pour moi la vitalité de la Polynésie :

le dynamisme de son tissu économique, agricole, associatif et syndical;

également la richesse de sa vie culturelle symbolisée par l’inscription prochaine des iles Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco ;

enfin, l’engagement sans relâche de chacun d’entre vous au service des polynésiens.

 

 

(I) J’ai conscience que l’année qui vient de s’achever a parfois été difficile pour certains polynésiens. J’ai une pensée pour ceux qui traversent des moments durs, de peine, de deuil, de solitude ou sont atteints par la maladie. A tous ceux qui ont été touchés, je leur témoigne de mon soutien.

 

Après des années 2020 et 2021 qui auront été marquées par l’incertitude du lendemain et les inquiétudes face à la maladie, la fin de l’année 2022 nous laisse entrevoir une reprise de la vie telle que nous avions pu la connaître.   

Les entreprises polynésiennes ont été résilientes face à la crise sanitaire et les défaillances sont restées contenues. 

Les aides de l’Etat, d'un montant exceptionnel, et les aides du Pays ont permis de compenser les pertes de revenus et de préserver l’emploi.

Fort de ce tissu préservé, le tourisme, l’un des moteurs de l’économie polynésienne, a pu repartir fortement : la fréquentation touristique est proche de celle de 2019 qui était déjà une année record, voire même la surpasse en décembre. Les hôtels des différents archipels affichent des taux de remplissage élevés et de nouveaux opérateurs se développent. L’emploi est en augmentation constante et a retrouvé son niveau d’avant-crise. La croissance en 2022 s’est établie autour de 3 %.

Milan Kundera écrivait que « la culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre ».

Il était important de pouvoir revivre des moments en commun et de continuer à construire notre mémoire collective autour des évènements culturels et sportifs.

Je pense au festival des australes qui s’est tenu à Tubuai pour la première fois depuis 30 ans. Le Heiva i Tahiti  a pu, lui, toucher les spectateurs, dont beaucoup de jeunes, venus en nombre admirer les prouesses des danseuses et des danseurs. Partout en Polynésie française, les spectacles ont pu se produire à nouveau. En sport également, nous avons tous vibrés devant le retour de la course mythique de l’Hawaiki Nui Va’a. Le parcours de l’équipe de France de football à la coupe du monde nous a fait rêver, ensemble. Le rêve, thème central lors du 22ème édition du salon du livre, a réuni des milliers de personnes.

(II) Dans cette continuité, l’année 2023 sera, je le souhaite, l’année du dynamisme retrouvé et du partage !

Des grands évènements nous attendent, en commençant par la vingtième édition du Festival International du Film Océanien qui promet d’être mémorable. Ce festival rayonne bien au-delà de la Polynésie et affirme sa place dans le monde comme la composition du jury le montre. 2023 sera également l’année du grand Matavaa, le festival des îles Marquises, qui se tiendra à Nuku Hiva. Le Heiva i Tahiti et le festival du livre promettent d’être encore plus impressionnants en 2023. L’État sera au côté du Pays afin de poursuivre son accompagnement dans la politique culturelle avec le renouvellement de la convention Etat -  Pays.

 

 

Sur le plan sportif, l’État et le Pays continueront à se mobiliser pour l’organisation des épreuves de surf des jeux olympiques 2024. Ce travail préalable est nécessaire pour que cet évènement se déroule en toute sécurité, qu’il soit une grande fête populaire et une vitrine de la Polynésie dans le monde.

Cette année 2023 sera également celle d’un moment démocratique  essentiel pour la Polynésie française : les élections territoriales dont le 1er tour se tiendra le 16 avril. Vous allez choisir vos représentants pour les 5 prochaines années qui éliront le Président de la Polynésie française. L’État sera, comme à chaque élection politique, présent afin d’assurer l’équité et la transparence de ces élections.

       (III) L’année qui arrive nous verra également relever, collectivement, des défis majeurs.

L’environnement, sujet central depuis de nombreuses années, sera au cœur des préoccupations. Comme le groupement d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat a pu le montrer, nous nous rendons compte chaque jour des modifications de notre environnement ici en Polynésie.

En moyenne les jours et les eaux sont plus chaudes que les années précédentes.

Des eaux avec moins d’oxygène et plus acides qui menacent les coraux, les stocks de poisson. Moana, l’océan nourricier au centre de la vie Polynésienne souffre. La conférence des parties sur la convention sur la diversité biologique qui s’est tenue en 2022 à Montréal a mis en lumière cette perte sans précédent de la biodiversité.

       Il nous faudra adapter nos comportements, modifier en profondeur notre rapport au monde afin de permettre à nos enfants de bénéficier des mêmes conditions de vie que celles que nous avons eues.

Cela est possible.

L’État continuera à accompagner le Pays dans le développement des énergies renouvelables comme le Président de la République avait pu s’y engager lors de sa visite.

L’université de Polynésie française a également réussi à obtenir le programme Excellence afin de repenser l’offre de formation et de de répondre au besoin du fenua, en particulier pour le tourisme, l’économie bleue et l’environnement.

Malheureusement, alors que nous la pensions derrière nous, rangée dans les livres d’histoire, l’inflation est de retour, à la faveur de la guerre en Ukraine et de l’augmentation des coûts des matières premières et du transport. L’insularité polynésienne nous y expose d’autant plus fortement et fragilise le tissu économique déjà mis à rude épreuve ses dernières années.

 

 

Cette dynamique viendra tester notre solidarité qui prendra à nouveau tout son sens. Il nous faudra trouver des clés de réponse collectives et veiller toujours à s’assurer que notre fenua s’engage dans la voie de la prospérité partagée et de l’attention accordée à ceux qui ont été frappés par le sort.

 

En 2023, il nous faudra saisir notre chance.

Saisir sa chance !

C'est bien ce moment auquel est parvenu la Polynésie française, ce moment auquel nous sommes parvenus ensemble.

C'est à nous d'affirmer qu'il existe bien une voie pour la Polynésie, nous qui croyons possible un Fénua de la justice sociale et d’un projet environnemental et de transition écologique audacieux.

Nous avons foi en nos rêves parce que nous croyons que l'Homme doit être au centre de tout projet.

La Polynésie doit poursuivre son développement fondé sur l’audace et sur le respect de chacun. Nous sommes polynésiens et nous sommes français parce que nous avons conscience d'avoir une histoire commune et la volonté de construire un destin commun.

Chacun de nous, quelles que soient ses origines, quelle que soit sa place dans notre société, quelle que soit sa fonction, son grade ou son rang, quel que soit son rôle dans la formidable dynamique politique, économique, sociale ou culturelle, doit avoir cette conscience de n'être qu'un passeur pour assumer pleinement son rôle de bâtisseur.

Chacun de nous doit avoir cette conscience que le temps est compté et que quoi que nous fassions, quels que soient nos paroles et nos actes, seule compte la valeur de ce que transmettons aux générations futures.

Et en définitive une seule idée demeure, celle de notre Unité, celle de nos valeurs communes, celle de ce serment que nous conservons en nous-mêmes liberté – égalité - fraternité, pour que vive la Polynésie, pour que vive la République et pour que vive la France.

 

Ia orana i te matahiti api