Visite de Moruroa, Hao et Tureia par la délégation de la commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique

Mis à jour le 03/12/2021

Le 1er décembre, le Haut-commissaire de la République, M. Dominique SORAIN, le commandant de la zone Asie-Pacifique et des Forces armées en Polynésie française, le contre-amiral Jean-Mathieu REY, et la mairesse de Hao, Mme Yseult BUTCHER, se sont rendus à Moruroa, Hao et Tureia avec la délégation de la commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique.

Ce déplacement s’inscrit dans le prolongement de la réunion de la commission d’information qui s’est tenue le 30 novembre et dans le respect des engagements pris par le président de la République à l’occasion de sa visite en juillet dernier.

La délégation était composée des deux préfets, M. Patrice LATRON, directeur de cabinet de Mme Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, et M. Michel MARQUER, chargé de mission auprès du Premier ministre pour le suivi des conséquences des essais nucléaires en Polynésie française, du délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les installations et activités intéressant la Défense, M. François BUGAUT, du médecin chef au département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires de la direction générale de l’armement, Mme Marie-Pascale PETIT et son adjointe Mme Sylvie GONCZ. La vice-présidente de l'association 193, Mme Léna NORMAND, et le président d'honneur de Tamarii Moruroa, M. Edmond TEIEFITU étaient également présents le 1er jour à Moruroa.

Après avoir fait une halte pour observer la faille, la délégation a visité les sites du système Telsite utilisés lors des missions de surveillance : l’abri fil pour la surveillance géomécanique et l’abri sismographe.

Au niveau du blockhaus PEA (Poste d’Enregistrement Avancé), un arrêt a été effectué à la stèle en mémoire de M. Albert PEDEBERNARDE, M. Rataro TOAE, Petero TEPUTAHI, décédés en septembre 1965 lors d’un accident de forage au cours de la construction du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). Une minute de silence a été observée en leur hommage.

La délégation s’est ensuite rendue à proximité du banc Colette, site d’enfouissement des déchets du démantèlement.

Les Forces armées en Polynésie française sont en charge de la protection et de la surveillance de l’atoll. 30 personnes soutiennent sur place les opérations de surveillance géomécanique et radiologique au profit du Département de Suivi des Centres d’Expérimentations Nucléaires (DSCEN) en plus du soutien logistique et de l’entretien de l’atoll.

Après leur visite de Moruroa, le haut-commissaire, le contre-amiral, la mairesse de Hao ainsi que la délégation se sont rendus à Hao afin de faire le point sur l’avancée des travaux de nettoyage des anciens sites utilisés par les installations du CEP.

Une rencontre a eu lieu avec le conseil municipal, ce qui a permis d’aborder l’ensemble des questions liées à l’atoll de Hao et notamment la problématique de certains terrains encore affectés par une pollution industrielle (hydrocarbures et métaux lourds).

L’installation d’une compagnie du RSMA à Hao a également fait l’objet d’une confirmation avec la mise en œuvre d’un chantier pédagogique en janvier 2022 et le déploiement d’une antenne en juillet-août prochains, illustrant la réactivité des services de l’État après l’annonce présidentielle lors de la visite en Polynésie française du Président de la République.

La délégation et les élus locaux ont par la suite effectué une visite de terrains avant d’aller à la rencontre de la population. Le haut-commissaire a expliqué à cette occasion que le développement économique de l’atoll fera l’objet d’un accompagnement fort de l’État.

À Tureia, la commune a organisé une cérémonie d’accueil républicaine et polynésienne puis organisé une réunion publique afin d’échanger avec la population. La délégation a pu répondre aux questions légitimes et directes des habitants, notamment celles concernant la surveillance de la loupe corallienne de Moruroa. Bien que le risque d’affaissement des sédiments soit considéré comme peu probable, la délégation a exposé les procédures déjà existantes de mise à l’abri des populations de l’atoll.

Le haut-commissaire a également confirmé qu’un abri de survie supplémentaire allait prochainement remplacer celui construit dans les années 80.

Les échanges francs et directs avec la population ont permis aux autorités de l’État d’entendre les craintes et de les prendre en considération pour apporter les réponses les plus adaptées.